La décision du référé du Tribunal administratif de Bordeaux du 27 mars est claire et nette : « Le Plan de Gestion des Poissons Migrateurs de l’Adour est suspendu en tant qu’il porte sur la pêche au saumon atlantique, à la grande alose, à l’alose feinte dans les sites désignés NATURA-2000 et ce jusqu’à ce qu’il soit statué sur le fond ».
En effet, nous attendons le jugement sur le fond. Mais, la justice après avoir mis fin à la pêche aux engins et filets pour la lamproie marine et la grande alose en 2022 ne s’arrêtera pas en chemin.
L’explication juridique est évidente : les préfets ont rédigé leur arrêté sans études d’incidences pour des sites NATURA-2000.Or, il s’agit de sites et d’espèces d’intérêt communautaires. Ce type d’étude est indispensable pour mesurer l’impact des prélèvements sur des espèces migratrices extrêmement menacées. Le saumon est dans un état qualifié de « préoccupant, médiocre, avec tendance à la stabilité ».
Une fois de plus, une décision de justice pointe du doigt une administration complètement dépassée, n’écoutant que quelques groupes de pression. En clair, les services préfectoraux ne sont pas là pour protéger l’eau, le bien public, les espaces classés mais pour maintenir en place groupes de pressions et routines d’un autre siècle. Comme si la situation de nos rivières, de la planète permettait de prélever sans fin dans des stocks de migrateurs qui s’amenuisent dangereusement, d’année en année. L’administration sur la pression d’un lobby hydro-électricien privé a su financer les passes à poissons à hauteur de 75 millions d’euros pour le Gave d’Oloron et ses affluents mais elle veut, aujourd’hui encore, avec le Président de Région, maintenir des prélèvements massifs dans le port de Bayonne.
Si l’Administration, une fois de plus se refuse à faire son travail qui est de protéger le bien public, et préparer l’avenir de nos enfants, les magistrats, pour leur part, ont gardé leur indépendance.
Les associations, en toute liberté restent au premier rang pour la défense de la nature et de l’intérêt général.
Les neuf associations requérantes :
DMA Défense des Milieux Aquatiques
Sea Shepherd France
ANPER-TOS
ACCOB
AAPPMA Gave Oloron
SALMO
SEPANSO-64
Pyrénées Rebelles
Union des Fédés Départementales pour la Pêche (64 ;40 ;32,65).